«L’homme de culture doit être un inventeur d’âmes», Aimé Césaire au Panthéon

La Nation rend aujourd'hui hommage au poète martiniquais décédé en 2008: comme l'artiste souhaitait que son corps reste en Martinique, ce sera une fresque monumentale, composée de portraits évocateurs de sa vie , qui sera installée au Panthéon cet après-midi.

Aimé Césaire a suivi un parcours scolaire brillant (classe préparatoire Louis Legrand à Paris, Ecole Normale Supérieure) jalonné de rencontres décisives: c'est lors de ses études qu'il rencontre Léopold Sendar Senghor, son futur mentor.

"Le chantre de la négritude" comme on le surnomme a commencé son combat dès les années 1930, dénoncant l'aliénation culturelle dont étaient victimes les Martiniquais, et par là-même l'oppression coloniale. Il n'a cessé de plaider pour la reconnaissance du patrimoine culturel martiniquais et sa réappropriation par son peuple.

Ecrivain à part entière, il a publié une quinzaine d'ouvrages dans des styles et des registres très différents, allant de la tragédie (Et si les chiens se taisaient? 1956) à des Essais (Discours sur le colonialisme, 1955) en passant par de la poésie (Cadastre 1961).

Auteur reconnu, Césaire n'en était pas moins un homme engagé, ayant été député pendant 48 ans, et Maire de Fort-de-France pendant 56 ans. En 2005, suite à la polémique sur la loi reconnaissant les aspects positifs de la colonisation, il refuse de rencontrer Nicolas Sarkozy alors Ministre de l'Intérieur. Les deux hommes s'étaient finalement vus l'année suivante.

A noter que c'est la première panthéonisation, même partielle, sous le mandat de Nicolas Sarkozy en tant que Président de la République et que celle-ci se déroule dans le cadre de l'année des Outre-mer.